Êtes-vous un slasheur sans le savoir ?
Lundi dernier, dans notre groupe Les Coloriés, nous avons reçu en conférence-discussion Marielle Barbe, auteur du livre Profession Slasheur chez Marabout.
“Agent immobilier le jour, Dj le soir, aussi bien acteur que médecin, alternativement prof de lettres et photographe, ou magicien et bloggeur, le slasheur – ainsi nommé par référence à la barre oblique du “et/ou” appelé slash en anglais – cumule les emplois au gré de ses envies et de ses inspirations. “
Autant vous dire que parmi l’assistance, de nombreuses têtes acquiesçaient aux explications de Marielle.
Qui sont les slasheurs ?
Hommes ou femmes de tous âges, ils ont la particularité de ne pas avoir un parcours linéaire ou les deux pieds dans le même sabot. Mais ils sont tellement divers qu’il est plus facile – comme je viens de le faire – de les définir par ce qu’ils ne sont pas, plutôt que par ce qu’ils sont.
On peut-être à la fois directeur marketing, maire et peintre. On peut être à la fois facteur, professeur de mathématiques et ingénieur du son . On peut-être créatrice de bijoux, costumière, professeur des écoles et graphiste.
On estime qu’il y aurait 16% de slasheurs en France. C’est énorme ! Et bien plus en tout cas que le pourcentage de hauts potentiels et ce n’est donc pas une de leurs prérogatives.
Les personnes qui slashent peuvent le faire en parallèle (plusieurs activités professionnelles en même temps, rémunérées ou bénévoles) ou de façon successives (changements de métiers fréquents).
Les changements de métiers dans certains CV “semblent” ne faire aucun sens mais en fait, si l’on prend le temps de décrypter le parcours de la personne, les choix de métiers répondent en fait à une logique personnelle de curiosité ou de respect de certaines valeurs. Ce décryptage est un exercice que nous vous recommandons de faire si vous avez à défendre un parcours disons… atypique.
Certains slasheurs le sont par nécessité économique mais beaucoup le sont car ils ont besoin de multiplier les activités, de natures diverses pour leur équilibre tête-coeur-corps (1), pour nourrir leur curiosité et pour éviter la sclérose de la routine.
Qu’est-ce que les entreprises devraient comprendre ?
Marielle nous racontait qu’en organisant des ateliers de découverte des compétences et talents en entreprise, on y découvrait de belles choses. Comme une entreprise qui a pour projet d’installer des ruches sur le toit et découvre par hasard que parmi ses effectifs se trouve un apiculteur… Peu de gestionnaires savent quelles sont les passions et les compétences extra-professionnelles de leurs collaborateurs. Pourtant, en se prêtant au jeu de la découverte, ils pourraient en bénéficier très facilement.
Découvrir et faire appel aux talents en interne serait très motivant et gratifiant pour les salariés et très utile et économique pour les entreprises. Malheureusement, encore trop souvent, on préfèrera sous-traiter une tâche à une entreprise externe plutôt que de faire appel à des compétences à l’interne. Comme si les talents développés hors de l’entreprise ou de façon autodidacte n’étaient pas légitimes…
Par ailleurs, les entreprises pourraient favoriser la mobilité des salariés en leur permettant de prendre, pour de courtes durées, d’autres postes dans d’autres services par compétence ou par curiosité. Dans quel but ? Lutter contre la routine, qui avec le stress est un des deux poisons principaux pour le cerveau.
Impossible de vous résumer ici tout ce qu’il s’est dit lors de cette soirée mais je voulais vous amener ce sujet qui doit en concerner plus d’un parmi vous.
Merci Marielle de ton passage chez nous. Nous avons déjà hâte que tu viennes nous présenter ton prochain livre.
À bientôt !
Pour commander le livre, consultez nos amis les libraires.
Pour en savoir plus sur Marielle Barbe c’est ici que ça se passe.
(1) Comment l’OMS définit-elle la santé ?
«La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité»